
Rentrée 1977 à Echirolles (38). Le plus grand est en haut de l’écran, Pascal Autrement, j’ai 11 ans. Cité mixité.
La rentrée, c’est la classe, un éternel recommencement, comme un nouveau départ à heure fixe.
Le tout c’est de se lancer. Sortir son cartable, le sac U. S que j’avais bien caché pour l’oublier.
La rentrée de l’écolier, du salarié, le même cercle, des sensations communes à un trousseau près.
Cette rentrée qui vous tétanise ou pas, car trop sensible pour se mêler au rythme qui vous bouscule, vous happe. Alors, on redécouvre sa cour, sa classe, son bureau, les nouveaux élèves, les professeurs, ses collègues, ses camarades.
La rentrée, c’est remonter la pente que l’on vient de descendre.
À bout de souffle il te faut arpenter le même chemin. Sachant tout ça, ton état est un peu fragile, tel le comédien sur l’avant-scène, le trac en bandoulière, dans l’école buissonnière de la vie.
Alors, le jour qui précède le tocsin, tu tournes en rond version aquarium, ascendant poisson.
Les programmes télés t’enfoncent un peu plus, zappant pour chercher du réconfort que tu ne trouveras pas, tu es en mode veille, un petit point lumineux.
Nuit sans sommeil, le réveil sonne, les habits sont prêts, paquetage sur le dos, rassemblement en rang serré dans le préau.
Bientôt le sacrement au son de la cloche. Ton nom écorché par l’appel du dirlo. Tes parents main dans la main, ou pas, ils t’accompagnent pour te guider dans la légèreté de l’être.
En montant l’escalier de ta petite entreprise, d’un regard tu cherches tes alliés, tes compagnons de route pour l’année, ne pas être seul, être à plusieurs pour gravir cette pente en douceur.
La rentrée, c’est la classe tous risques, un tourbillon, ton film du réel, au royaume des enfants et des grands, un jeu de marelle entre terre et ciel pour voir plus haut.
Une rentrée dans l’action, bientôt la récréation. Apprendre pour se comprendre.
P. M
4 septembre 2023
Quotidien