Tous les dimanches, depuis quelques années le chanteur prend sa place discrètement sur le marché dominical de L’Ogive à Chevigny.
Il gratte quelques accords sur un fond de voix. Son entrée des artistes, sa scène, c’est le parking en plein vent, aucun projecteur, c’est son image du bonheur du grand large.
Pas de loge, ni de photos de famille sur le miroir sans fleurs. Il fait le vide dans sa tête, il s’abandonne en chanson pour ceux qui veulent l’aimer. Son décor sans Fly case, un tabouret pliant pour se rehausser, se réinventer, un parasol comme toit, toute voile dehors, le blues comme lui, il chante à tue-tête pour vivre avec quelques sous sans jamais abandonner.
Une silhouette aux yeux dans le vague, une moustache qui filtre son timbre, il se demande qui il est. Comme un chanteur abandonné, histoire de se refaire, tant pis s’il faut payer, vivre sans se retourner.
P. M
24 août 2022
Quotidien