Coeur battant, un courrier du coeur

Couloir intérieur nuit ( CHU Dijon)

Dans le calme orageux, le souffle court.

A la veille de mes 56 ans, poitrine fumée. L’émotion de revoir ma fille,  le travail accompli par force 5 par tous les temps, 2 ans et demi de M…  Le 1er tour de la  présidentielle qui tombe le jour de mon anniversaire ?

Un cocktail explosif, mon cœur a fait boum. Cœur de lion, sous le signe du bélier a terminé sa course dans les entrailles des urgences.

Pas de Georges Clooney, le bourreau des cœurs dans les couloirs, la réalité des soins au quotidien. Morceau de vie des cœurs brisés, les cœurs de loups, aux services de nuit, comme de jour.

Un signal ? Mon double cœur a cogné sur ma peau trop fine, SOS amor du processeur qui tourne à plein régime. Un pincement au cœur, cœur Grenadine à la prise de sang. Un Cœur en hiver au cœur du printemps, vivement l’été.

A l’électrocardiogramme, en apesanteur à roulettes, le coeur lourd tu ne pèses pas bézef sur ton brancard.

Après une très mauvaise connexion sur mes poils, l’interne va chercher un rasoir pour me plumer la poitrine. 

Les soignants, l’attrape-cœurs à cœur ouvert, le cœur sur la main. Les patients, impatients, cœur de pirate, le cœur au bord des lèvres.

Perso, avec mon cœur d’artichaut, j’ai le cœur lourd, le cœur à l’envers.

A cœur joie, la bouche en cœur, je sors le cœur léger à 5h du mat j’ai des frissons. Haut les cœurs, cœur battant, un courrier du coeur.

P. M