Acteur, comédien, réalisateur, metteur en scène.
Jean-Pierre Bisson s’est envolé il y a 28 ans, le 12 décembre 1995, lors d’un tournage sur un téléfilm à Beaune, une dernière séance sur mon écran noir.
Mon oncle d’Amérique c’est Jean-Pierre Bisson, un acteur de second rôle de premier plan et plus. Depuis le 12 décembre 1995, c’est un écran noir, un clap de fin sans retour. Sa dernière demeure, un hôtel à Beaune, l’hôtel de la Poste, chambre 21. Un jour, un destin. À l’issue d’un dernier jeu de scène en Bourgogne, tu es parti. A la fin de ton cachet, un dernier verre pour la route, accoudé au bar, tu cherches ta maison, ta famille, tes conquêtes, tes femmes, tes enfants, il n’y a personne, si seul.
La solitude, ton angoisse favorite, et pourtant, toi le grand frère du théâtre, du cinéma, de la télé, tu en as foulé des plateaux télés, des décors, des comédiens, des « stars », des techniciens. Quel acteur, une incarnation brute, instinctive, tu ne jouais pas, tu étais. Ta force, ton charme, ton éloquence, une locomotive, à toute allure, à fond la caisse, comme tes belles bagnoles.
De rôle en rôle, de personnage en personnage, voilà ton bonheur, être en troupe, vital, surtout, ne pas finir seul ta journée. Ta vie, ton œuvre, une succession de belles folies, un volcan permanent qui peut éclater à tout moment.
« Un artiste libre, ingérable, mais un talent fou », c’est son agent Dominique Besnehard, Monsieur 10 %, qui le dit. Un parcours fulgurant, tu perces l’écran. Une belle fierté pour ton cercle.
1995- Notre rebelle est à l’aube de la reconnaissance, une renaissance, mais tu t’en fous, pas de gloire pour toi. L’amour te guidera, ton seul salut. Ta vie est un roman, une pièce de théâtre inachevée.
Le bar de l’hôtel de la Poste à Beaune fait foi, son grand miroir reflète encore ton visage. Tu siffles ton dernier verre, une dernière cartouche, le concierge lève la tête et murmure : « Bonne nuit Jean-Pierre ». Tu ne réponds pas. Tu files droit.
Monter dans ta chambre d’hôtel, ta maison de toute une vie, un refuge, un dernier souffle avant d’ouvrir la porte 21. Générique de fin, peau de chagrin. Le repos du guerrier.
P. M
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Pierre_Bisson
http://www.cineartistes.com/fiche-Jean-Pierre+Bisson.html
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Merci.Tout simplement.
13 décembre 2016 à 7 h 48 min
les mois de décembre aussi sont meurtriers
très beau papier . Respect
13 décembre 2016 à 12 h 09 min
Mon oncle est inspirant, il est toujours près de moi. Merci Bruno, toi le cinéphile du rasoir à 2 lames…
13 décembre 2021 à 13 h 23 min
Bel hommage. Comme d’habitude tu es… parfait. Biz
13 décembre 2021 à 20 h 26 min
C’est la famille qui coule dans mes veines, de l’art en liberté, culture et indépendance avec créativité. Avec rien on peut tout faire, le désir du combat avec loyauté et force. P. M
19 août 2023 à 3 h 24 min
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2 mars 2024 à 9 h 31 min
Bel hommage pour un bel acteur et, semble-t-il, un sacré personnage.
3 mars 2024 à 17 h 55 min
Merci, il était complétement imprévisible, un acteur instinctif, sans concession, il était à l’aube d’une grande carrière. P. M.